Pages

jeudi 28 juillet 2016

Fear the Walking Dead - Psychopathes et débiles profonds


Voilà, donc après mon visionnage de la dernière saison en date de Walking Dead, bien mitigée quand même, je me suis tapé la corvée de tenter Fear the Walking Dead, en me disant que cet univers peuplé de zombies aurait peut-être encore (de nouveau ?) quelque chose d'intéressant à dire.
Malheureusement, comme je le craignais, je me trompais lourdement : si la série-mère a eu d'excellents moments malgré tout, ce spin-off m'a semblé n'avoir rien d'autre à offrir que beaucoup de vacuité et de néant.


Pour commencer, on commence sur les même principes fondateurs que l'originale : une société de merde peuplée d'incompétents et de sociopathes.
  • L'armée, en particulier, y est présentée comme les plus gros tas d'incompétents psychopathes de l'univers : avec des moyens qui suffiraient largement à endiguer une maladie aussi facile à contenir que la zombification, ils n'ont qu'une ambition : faire preuve d'incompétence et planifier la spoliation et le génocide de leurs administrés. Super programme. Dans un univers différent, ça serait peut-être justifié, mais comme, encore une fois, c'est censé se passé dans le nôtre... C'est juste de la merde.
  • La populace n'est bien entendu pas en reste ; dans la série, les premières apparitions de zombies amènent des policiers à les abattre en pleine rue, sous les yeux de témoins. Ces derniers, pensant qu'il s'agissait de civils, se plaignent. Puis font des manifs. Puis se révoltent. Forcément, comme dans la vraie vie, toutes les manifestations dégénèrent en véritables carnages et en même pas deux épisodes, les gens outrés par le comportement inadmissibles de la police cassent des vitrines et vont s'emparer de tout ce qu'ils trouvent dans les magasins, tuant si possible les tenanciers au passage. Probablement pour faire passer leur message... Ah ben non, encore une fois, c'est parce qu'à AMC, on est persuadés que ce que les gens préfèrent au monde, c'est s'entretuer pour le fun.



Je n'ai donc pas trouvé grand-chose à garder dans cette saison, ni sur le plan du rythme (magad que c'est lent !), ni sur le plan de l'écriture (morne au possible : oh mon dieu, des zombies ! Et si on réglait nos problèmes de famille en même temps ?)

Bref, une série sans grande envergure ni ambition, qui étale de façon trop évidente sa vision du monde digne de l'ami Donald Trump et qui ne présente aucun enrichissement pour l'univers de Walking Dead.
Une titanesque déception, cela va sans dire.

--- --- ---

Fear The Walking Dead, saison 1 : 3½/6 (daube)

mardi 26 juillet 2016

Un script pour Bimbo, le jdr - Zombies et nasploitation


J'ai déjà parlé il y a longtemps du jdr Bimbo, où les joueuses incarnent des actrices supposées tourner des films d'exploitation moisis en gravissant les échelons du star système.
Mes joueuses actuelles étant particulièrement motivées par l'idée, j'ai composé un petit script que j'ai mené il y a quelques jours. Le résultat a été suffisamment à la hauteur de mes espérances pour que je le partage, si d'aventure un metteur en scène (peut-être un peu expérimenté tout de même) avait envie de tenter lui aussi de tourner cette grosse bouse.

Il y a un braquage, des zombies et, bien sûr, c'est de la naspoitation (autrement dit, il y a des nazis). Parce que faut pas déconner non plus, on fait pas un bon film de merde si on n'y met pas au moins un peu de zombies et de nazis.

Voilà, ces spoilers faits, je vous laisse voir si vous avez le budget pour ça :


Notre tournage à nous s'est terminé sur une séquence alternée d'hommes en noir se scarifiant en psalmodiant "Gloire à Satan" et de zombies nazis scandant "Heil Hitler". Oui, ça augure une suite (il y a toujours une suite), mais ça montre aussi que c'est pas parce qu'on tourne un film que ça doit finir comme prévu.
Je serais bien intéressé de savoir quel genre de retournements de situations débiles interviendront dans les vôtres !

vendredi 15 juillet 2016

The Walking Dead - Hobbes avait raison

 Je viens de terminer de regarder la saison 6 de The Walking Dead, et comme chaque année, cette série a le don de m'énerver au plus haut point. Non pas qu'elle soit mauvaise ou désagréable à regarder, mais c'est une des rares séries que je suis qui a la particularité de me donner systématiquement l'impression qu'elle et moi, nous sommes en complet désaccord idéologique. Et moi qui ne fais pas de politique en regardant des séries, c'est dire.

A chaque fois, j'ai l'impression qu'il s'agit d'un espèce de pamphlet conservateur, misanthrope et dépressif qui essaye (peut-être malgré lui, je ne peux pas l'affirmer) de transmettre l'image d'une humanité qui, face à une crise d'ampleur universelle, ne serait bonne qu'à mourir et pisser dans son froc, à l'exception de quelques psychopathes mentalement perturbés qui composeraient l'essentiel des survivants (avant de mourir eux aussi comme des merdes... les cons).

Hobbes avait raison : on ne peut survivre sans se soumettre à un psychopathe

A commencer par Rick, le "héros" de la série, en passant par à peu près chaque leader de chaque communauté qu'on voit dans la série, sont tous soit des gros psychopathes (à commencer par Rick, qui correspond exactement au type d'être humain que je me fais un plaisir de haïr inconditionnellement), soit des incompétents pourris de stress post-traumatiques incapables de tenir leurs gens (puisque dans The Walking Dead, les gens ont besoin de quelqu'un pour les tenir, sinon ils meurent).
Je trouve cette vision du monde absolument hallucinante.
Bien sûr, dans le cadre d'une fiction ça peut faire son effet quelques épisodes et joliment illustrer une vision du monde nihiliste et dépressive, mais ça finit par devenir barbant de misanthropie et de mépris : après tout cette fiction est bien censée se passer dans notre monde, pas dans une dimension parallèle peuplée exclusivement de cas psy.
Il y a deux millions d'années - disons - que l'homo sapiens prouve qu'il est, sur cette planète, le mammifère le plus apte à la survie et à l'organisation sociale. Une société détruite quasi intégralement peut se reconstruire en quelques années, et ce même en l'absence d'un gouvernement centralisé totalitaire agissant par la menace (comme c'est le cas d'à peu près tous les groupes organisés dans la série), et quand une société sombre dans une crise totale, on a constaté à chaque fois que l'organisation et l'entraide apparaissent presque immédiatement.
Dans une ville bombardée (ce qui est nettement plus meurtrier que des zombies aussi intelligents que des bactéries) les morts sont tués par les missiles, pas par Dédé-le-Grand-Gouverneur-de-la-Rue-des-Lilas-qui-te-prend-tout-ou-te-bute, qui a bien entendu le soutien de tous ses voisins, parce qu'ils ont trop peur qu'il leur donne une gifle... Non, dans la vrai vie, les tyrans ont besoin d'une brigade de militaires surentrainés - la garde prétorienne - pour ne pas finir systématiquement assassinés. Par leurs propres concitoyens bien souvent...

Bref, pour moi, six saisons d'une humanité en désordre désespéré, c'est trop long.
La nature humaine (le cerveau ?) est basée sur la construction et la collaboration, et ne pas l'accepter ou être d'accord avec ça n'y change absolument rien. Face à la crise, ce n'est pas chacun pour soi, ou alors pendant 5 minutes, sans doute, face à un danger immédiat, quand le cervelet prend le contrôle, mais à l'échelle ne serait-ce que de quelques jours, on verra apparaitre une organisation sociale axée sur l'entraide, la valorisation des connaissances, le "commerce", etc.
Savoir planter un zombie, dans ce cadre-là, sera le rôle des laquais et des "policiers" des différentes communautés. La vraie ressource, les vrais piliers, ce seront les spécialistes, les détenteurs de savoirs utiles, les administrateurs, pas ceux qui savent viser bien, courir comme des cons et aboyer des conneries (et des décisions de merde) en appelant ça du leadership.

Zombies !

Bon, on le sait, comme dans tous les films de zombies, les morts-vivants ne sont pas vraiment le noyau de la série. C'est une série qui parle de gens (même si dans le cas de celle-là, ce sont plus des idiots incompétents qu'autre chose).
Il faut qu'il y ait des zombies tout le temps, partout, même après des années. Ce qui est complètement con, puisque les personnages (parfois tout de même écrits avec un peu de jugeote) essaient justement d'établir leurs camps à la campagne.
Bon. Les USA sont un grand pays plein de monde, mais la densité de population n'est pas non plus exagérément élevée quand on quitte les grands centres urbains, et les zombies ont l'intelligence d'un virus : ils se dirigent vers les sons (qu'ils peuvent physiquement entendre).
Là, on reste cohérent : pas de super-zombies intelligents dans cette série, pas de "cerveau ! cerveau !" ni d'embuscades zombies. Mais... du coup, pourquoi les survivants sont-ils aussi cons et incompétents ? L'humanité, pendant des milliers d'années, a triomphé avec succès de prédateurs beaucoup, beaucoup plus intelligents. Et organisés. Et déterminés à tuer. Et aujourd'hui, ils sont même devenus un problème quasiment anecdotique.
N'importe quel scout sait qu'on peut construire un village rudimentaire en une demi-journée, qu'on peut le fortifier en quelques jours et le transformer en forteresse de pierre en quelques mois. N'importe qui peut profiter du savoir des bibliothèques (il n'y a plus d'Internet, mais les zombies ne mangent pas les livres) pour parvenir, en quelques semaines, à fabriquer des explosifs sans recourir à l'industrie, de même qu'à produire de l'électricité en quantité satisfaisante. Sans compter les gens qui sauront déjà faire une partie de ses choses par eux-mêmes.
Les communautés organisées, ensuite, auront d'énormes avantages économiques et tactiques sur les bandes se basant sur le brigandage : comme au Moyen-âge, ou au Far West, de tels groupes auront une durée de vie ou un impact très faible : le vol de ressources est beaucoup plus risqué, et beaucoup moins profitable même sur le moyen terme, que la production directe de ses ressources.
Partir du principe que les adeptes du pillage et du génocide seront les communautés les plus puissantes me paraît plus que douteux. Non, c'est même complètement incohérent.

Donc oui, dans une société post-apocalyptique zombie, le niveau global de santé, de technologie et de sécurité pourrait chuter considérablement. Peut-être au point de la conquête de l'Ouest (une constante dans le post-apo américain), qui était une société composée de communautés pourtant bien organisées, bien défendues, basées sur les échanges communautaires et les compétences rares. Même livrées à elle-même, ces sociétés participaient à une organisation globale, sans que le gouvernement central n'ait encore pu faire le moindre pas dans leur direction. On pourrait dire à peu près la même chose du Moyen-âge et de ses sympathiques épidémies de peste qui ont tué jusqu'aux deux tiers de la population par endroits : non seulement l'humanité a survécu, mais elle parle de coloniser Mars, c'est dire.

The Walking Dead, saison 6 : 4½/6 (mouais)


Note : je suis tombé en écrivant ses lignes sur un article qui a la même opinion que la mienne. Comme quoi je ne suis pas le seul à penser que The Walking Dead est bien une série pour illustrer toute la haine de l'humanité qu'ont ses auteurs.