Pages

vendredi 12 février 2016

Jessica Jones saison 1

Je ne suis pas un fan inconditionnel des superhéros. Ni avec les héros tout court, peut-être mon esprit foncièrement et indécrottablement anarchiste. Mais j'avais bien aimé la version Netflix de Daredevil, sortie en 2015, et je me suis donc lancé avec ma moitié dans un petit binge-watching des 13 épisodes de Jessica Jones.
Je ne savais pas à quoi m'attendre, et les quelques pitchs que j'avais pu lire laissaient entendre qu'il s'agissait des mésaventures d'une détective privée confrontée à son passé...
Et j'ai donc été déçu en bien. J'ignorais tout de la Jessica Jones originelle, et son costume profondément ridicule (de ses noms traditionnels Purple Haze, Jewel, etc.), et ai apprécié que sa superforce laisse tout de même la porte grande ouverte au fantastique. Oui, je n'aime pas quand ce n'est pas fantastique. Ou au moins très profondément improbable.

Cheveux roses, costume flashy... On y a échappé de peu quand même.
Le casting est plutôt sympa, entre un Jessica Jones (Krysten Ritter) qui n'a pas peur de la rudesse et incarne à merveille l'instabilité psychologique, Kilgrave (David Tennant) qui est sans doute un des "méchants" les plus cool qu'il m'a été donné de voir ces dernières années et qui fait complètement oublier qu'il fut Dr Who dans une vie parallèle, et tous les sidekicks, opposants et figurants qui permettent à la série de toujours rester sur le fil de l'équilibre mental. Marvel nous prouve encore une fois qu'ils ont fait le bon choix en essayant de donner une teinte plus adulte, plus contemporaine et moins flashy à leurs superhéros. Parce que les costumes à slips et les héros du peuple, il y a longtemps que je n'y crois plus, personnellement.

Ce que j'ai apprécié

  • Une ambiance film noir et thriller psychologique qui ne nie jamais son origine fantastique.
  • Un grand méchant absolument mythique. Pas de costume, pas de superpalais, pas d'extraterrestre moche, pas de légion de mort-vivants. Juste Kilgrave.
  • Un format relativement court (13 épisodes) et fermé (il y aura des saisons futures, je n'en doute pas, mais celle-ci ne se termine pas sur un affreux et inintéressant cliffhanger).
  • Un rapport moderne aux personnages, des femmes (super)fortes et libres, des homosexuels au premier plan de l'histoire, etc. Franchement, pour faire évoluer les mentalités et normaliser le discours égalitaire, c'est le genre de média parfait.
  • Une narration bien maitrisée, et franchement, ça, c'est tellement important !

Ce que j'ai moins apprécié

  • Franchement, pas grand-chose, et croyez-moi, c'est rare que je ne sois pas critique...
  • Des épisodes parfois un peu longs (c'est un détail, mais je trouve que 42mn c'est parfait, 55mn, c'est longuet, surtout quand on a des choses à faire).

Conclusion

À moins que vous n'ayez pas encore vu la première saison de Daredevil (ce n'est pas nécessaire de le voir d'abord, mais c'est la base quand même), Jessica Jones vous tend les bras. Un univers glauque et urbain qui tient plus du Monde des Ténèbres que des superhéros, fortement déconseillé aux enfants (ou assimilé) mais qui plaira très probablement tant aux adeptes des films "noirs" qu'aux fans contemporains de Marvel.
Jessica Jones est sur Netflix, et comme c'est à eux partout dans le monde, même pas besoin de VPN.

(J'ai regardé cette série en VO, et sur Netflix).